C'est un homme du cru. Du terrain et des terrains. Arrivé cette saison à la présidence du Challenge Rainier III, comme une évidence, pour prendre la succession de son ami, l'historique Joseph Destefanis. Christian Michelis connaît les rouages du football, lui l'ancien joueur, arbitre, entraîneur… Il maîtrise aussi le secteur monégasque et a notamment été un acteur de l'âge d'or des équipes féminines. Il tient désormais les rênes d'un championnat corpo, qu'il a embrassé quand « il était gamin », d'une main qui définit un cadre et exige du plaisir.
Que représente pour vous le Challenge Rainier III ?
Le seul que je n'ai pas fait, c'est le premier en 1975. J'ai commencé en 1976 et depuis je ne l'ai jamais quitté. Ce challenge fait partie de moi. Au début on était une bande de potes à s'en occuper, maintenant nous sommes une vingtaine. Je chercherai toute ma vie à le développer.
Comment s'y inscrit-on ?
Pour y participer, il y a plusieurs critères. Il faut travailler à Monaco mais des dérogations sont accordées pour les enfants ou les parents de travailleurs ainsi que pour les gardiens de but. Les Monégasques ont aussi la possibilité de choisir l'équipe dans laquelle ils souhaitent évoluer.
Quelles sont les forces du Challenge ?
Tout est sur place, les stades, les travailleurs. Et en plus nous jouons le lundi soir, ce qui constitue un vrai avantage. Nous faisons beaucoup d'efforts dans l'organisation avec, notamment, la présence indispensable d'arbitres et de délégués. Il y a un certain cadre qui est imposé avec des règles à respecter, je pense que ça plait vraiment aux joueurs. Et au-delà de ça, on essaie aussi et surtout d'entretenir une certaine convivialité.
Du plaisir et des règles : idéal pour éviter les problèmes ?
Nous ne rencontrons pas de problèmes majeurs, même en cas de suspension. De toute manière, comme les gars travaillent à Monaco, il ne peuvent pas faire de grosses erreurs.
Comment s'est déroulée votre arrivée à la présidence ?
Cela faisait vingt ans que Joseph Destefanis était à la tête du challenge et que j'étais président délégué. On était vraiment ensemble. Il a décidé de profiter de sa retraite et j'ai pris le relai mais, évidemment, s'il veut revenir ou rester, j'en serais très content. La transition s'est faite naturellement.
Quelle sera votre patte, y a-t-il quelque chose que vous voudriez changer ?
Nous allons travailler dans la continuité, il ne va pas avoir de révolution parce que ça fonctionne bien. Après, il faudrait vraiment développer la communication interne et externe et trouver de nouveaux partenaires.
Le niveau est très bon, qu'est-ce qui prime, le plaisir ou la compétition ?
C'est toujours la même chose, c'est seulement du foot loisir pour certains alors que pour d'autres, c'est une vraie compétition. En plus, les meilleurs joueurs ont la possibilité d'intégrer la sélection Monaco entreprises qui part disputer des compétitions internationales de foot corpo. Ce qui constitue une vraie source de motivation.
Les joueurs jouent-ils le jeu ?
De plus en plus. Maintenant, beaucoup de joueurs souhaitent intégrer cette sélection qui vient d'être championne d'Europe. D'ailleurs, avant de défendre le titre en Croatie début Juin, trois rencontres de préparation sont prévues.
Enfin, que peut-on vous souhaiter pour le futur ?
Que l'on continue à se développer. Pas quantitativement parce qu'actuellement nous sommes au maximum de nos possibilités avec beaucoup d'équipes de foot à 11 et nous n'avons plus de créneau horaire. Mais il faut viser encore plus de qualité et, pourquoi pas, appuyer le développement du foot à 7 et du futsal.
